AVERTISSEMENT
Le texte qui suit porte sur la sexualité. Il n'est donc pas destiné à nos jeunes lecteurs !

La sexualité anale
dans les couples hétérosexuels
 

SOMMAIRE

LISTE DES ABRÉVIATIONS
PRÉLIMINAIRES
Chapitre I L’ANUS : UN ORGANE SEXUEL ?

  • ETAT DES LIEUX

  • IMPLICATIONS PATHOGENIQUES

Chapitre II MATÉRIEL ET MÉTHODE
Chapitre III TRAITEMENT DES DONNÉES
Chapitre IV DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

LISTE DES ABRÉVIATIONS



BISF (W,M) : Breaf Index of Sexual Fonctionning (for Women, for Men)
CDC : Centers for Disease Control and Prevention   1600 Clifton Rd. Atlanta, GA 30333, USA
DAS : Dyadic Ajustment Scale
EDITS : Erectile Dysfonction Inventory of Treatment Satisfaction
EQS : Echelle de Qualité de l’Erection
HAART : Highly Active Antiretroviral Therapy
HPV : Human Papilloma Virus
HSV1-2 : Herpes Simplex Virus de type 1-type 2
IIEF : International Index of Erectile Fonction
IMS : Inventaire Multidimentionnel de la Sexualité ( Snell)
ISL : Index of Sexual Life
MST : Maladies Sexuellement Transmises
RCH : Recto Colite Hémorragique
SE : sphincter externe
SI : sphincter interne
SF-36 : Short Form (36) Health Survey
SLQQ (w, m) : Sexual Life Quality Questionnaire (for women, men)
QMHO : Quality Metric Health Outcome
QQL : Quality of Life
TSS : Test de Satisfaction de la Sexualité
VIH : Virus de l’Immuno-défiscience Humaine

Felix qui potuit rerum cognoscere causas. [148]
Heureux celui qui a pu pénétrer le fond des choses.


PRÉLIMINAIRES

ELLE : ANTONIA

Y en a marre, maintenant. Retire ton doigt de là. Tu vas te décider à piger que je me sens violée si tu fais comme ça ? J’ai mis deux ans à ouvrir les jambes sans avoir peur, et maintenant, tu veux que je m’ouvre par derrière ? J’ai horreur de te sentir derrière moi. Et si tu veux le savoir, j’en ai honte, aussi. Bon ça va, laissons le faire. Vu que dès demain, je te largue, mon vieux. Hypocrite ! Si tu veux m’enculer grouille-toi. Essaie au moins d’être brutal. En avant ! Je vais me mettre encore plus en rogne si tu trempes ton machin petit à petit, comme deux doigts dans un bénitier. Rien : pas une ombre de plaisir. Il pourrait au moins me caresser le clito d’une main, comme ça, en se glissant sous mon ventre. Tu parles. Il s’en fout pas mal.
Aïe… Aïe… Aïe…


LUI : ROCCO

Maintenant je suis derrière elle. Je la frotte un peu contre son truc, mais je ne le mets pas dedans. Voyons si je peux emprunter l’autre voie. Si elle dit quelque chose, je m’arrête tout de suite. J’approche le bout de ma bite de l’autre trou. Elle ne dit rien, bon signe. Un peu plus fort. Encore un peu. Maintenant, j’y suis, je l’ai sûrement trouvé. Allons-y en douceur, je ne te ferai pas mal. Comme c’est étroit, putain ! Doucement. Ne pas se mettre à jouir tout de suite. Le bout a dû rentrer. Le pire est fait. Poussons. Pourquoi geint-elle comme ça ? Ça y est, j’y suis. De haut en bas, go. Plutôt d’avant en arrière. Fais gaffe qu’il ne glisse pas, pourtant. Je l’encule. Tu te rends compte que tu es en train de l’enculer ?
Super, super, super !




Tout est dans ces deux monologues. [68]
Voilà résumé en quelques lignes notre sujet : les couples hétérosexuels et leur sexualité anale.
Nous pourrions baptiser le travail présenté ici sous le vocable de «convergence» : convergence, en effet, de deux mondes habitués à la discrétion, à la confidentialité, à l’intimité des êtres, à la pudeur, deux spécialités médicales «à part» : la sexologie et la proctologie. Notre objectif : mettre au service de la sexologie vingt-cinq ans d’expérience de la proctologie.
Notre cadre se limite aux couples hétérosexuels. Nous n’évoquerons que brièvement les éventuelles expériences homosexuelles de ces couples.
Nous ne traiterons dans ce travail que de la sexualité normalement consentie. La sexualité abusée a fait l’objet de nombreux travaux. Les rapports entre sexualité et violence ont été étudiés notamment par notre confrère parisien T. Puy-Montbrun. [113] et dénoncées par P. Brenot. [25] Les considérations traumatologiques liés à la sexualité sont fort bien rapportées par le grenoblois J.-L. Faucheron, [46] [47] et Lemarchand. [86] Celles concernant les mutilations excisions rituelles, par P. Foldes en 2008. [50] Pour le droit des sexualités voir l’ouvrage de D. Borrillo publié en 2009, [15] pour les liens entre sexualité et risque : J. Gagnon [56]
Mais qui dit sexualité consentie, acceptée, « soft », ne dit pas sexualité sans risque. La pratique de la sexualité anale expose ses pratiquants à des risques liés à l’absence de bornes à l’imagination de l’être humain, l’objet sexualisé n’ayant pour limites que la capacité fantasmatique des intervenants. Notre premier chapitre traitera de la spécificité de l’anus au sein des autres zones érogènes et des implications pathogéniques de la sexualité anale.
La sexualité anale hétérosexuelle a toujours existé, même si elle a été « combattue » de tous temps, par toutes les religions et dans toutes les civilisations pour diverses raisons, comme nous l’apprennent Platon et M. Foucault. [110] [52] [135] Elle existe et ne se limite pas à des hommes qui sodomisent leur femme. Nous voudrions également savoir ce que nous n’avons pas trouvé dans nos recherches bibliographiques scientifiques, mais que la littérature nous relate et que la vidéo nous montre : l’attention que portent (ou pas) les femmes à l’anus de leur(s) homme(s).
Nous nous intéresserons au moins autant aux couples qui ne pratiquent pas ce genre de sexualité : expériences, motivations, craintes, peurs et idées reçues. Nous montrerons ce que nous avons appris : l’immense majorité des troubles sexuels sont dus à l’ignorance. Nous évoquerons l’écart qui sépare les générations et leur accès à la connaissance de la sexualité.
Pour ce faire, nous avons établi un questionnaire et recueilli les témoignages d’une centaine de couples. Il s’agit donc plus de la sexualité de femmes et d’hommes vivant EN couple, que de la sexualité DES couples en général. Notre chapitre II détaille les éléments du panel, la procédure et la méthode de calcul.
Dans le chapitre III nous avons colligé les principales données fournies par notre enquête.
Enfin, nous comparerons ces résultats à la littérature en général et scientifique en particulier.
Tout d’abord, prenons le temps d’énoncer quelques données ou rappels de ce qu’est l’anus, comment il fonctionne et ce qui lui permet de se hisser à la hauteur d’un organe sexuel et de participer activement au concept de santé sexuelle.

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